Agir pour le climat : le dire ou le faire ?
Le gouvernement n'a pourtant pas manqué de communications sur ses engagements climatiques ces derniers jours. Lors du 4e One Planet Summit, lundi, le Président a dit s'engager en faveur de l'agroécologie en Europe et en Afrique, avant de visiter une ferme au côté de « twittos » mardi.
Quant au pré-projet de loi Climat, censé reprendre les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC), c'est une douche froide. De nombreuses propositions, notamment sur l'agriculture et l'alimentation, ont été écartées : sur l'agroécologie, les prairies, les aides à l'actif ou la redevance sur les engrais, repoussée à 2024.
La Confédération paysanne, qui a pu rencontrer des membres de la CCC ce 12 janvier, déplore l'abandon ou la réduction de leurs propositions par le gouvernement, leviers pourtant intéressants pour la transition de notre modèle agricole et alimentaire et la réduction de ses effets sur le climat. Ces renoncements ne permettront pas d'atteindre les objectifs fixés d'émission de GES, comme le montre d'ailleurs l'étude d'impact du projet de loi.
Alors que mardi, Emmanuel Macron assurait qu'il fallait arrêter d'opposer agriculture et écologie, son bilan pour stopper l'industrialisation de l'agriculture est loin d'être satisfaisant.
Pourtant les mesures efficaces pour le climat sont connues : redistribution des aides à l'actif, soutien de la production en suivant des politiques alimentaire territoriales et nationales plutôt que le marché, protection du foncier, accélération de la transition vers des pratiques qui s'inscrivent dans les écosystèmes, reconnaissance des petites fermes, du travail et des savoir-faire paysans… Des propositions que la Confédération paysanne sait efficientes, bien plus que de promouvoir les technologies et la marchandisation du carbone, qui sont autant d'outils de greenwashing en faveur de l'agro-industrie.