Procès dichloropropène : notre combat est de permettre aux paysan.nes de s'affranchir des pesticides
La Confédération paysanne s'est vue reconnaître sa légitimité à agir pour la défense des intérêts généraux et collectifs de la profession agricole puisque sa constitution de partie civile a été jugée recevable par le tribunal. La mise sur le marché, la détention et l'utilisation de produits interdits en France porte atteinte à l'image des carottes produites en France et jette un doute dans l'esprit des consommateurs sur les conditions de production de l'ensemble des carottes, voire des légumes. De plus, cette utilisation a causé de la concurrence déloyale à l'égard les maraichers qui avaient respecté l'interdiction d'utilisation.
Au regard des dégâts occasionnés sur la santé des producteurs, qui reste les premières victimes des pesticides, et de la casse sociale engendrée par l'impréparation à un changement de méthode dans lequel L'État a aussi sa part, nous regrettons que les peines d'amendes prononcées soient en deçà des réquisitions du procureur.
« Le temps de la transition vers des méthodes plus vertueuses était forcément long, mais en s'y prenant dès l'interdiction en 2009, il était possible de faire autrement tout en gardant des rendements qui permettent de vivre » a expliqué lors de l'audience Annick Briand, maraîchère, qui représentait la Confédération paysanne.
Cette audience a une nouvelle fois montré, comme l'a dénoncé le procureur à l'audience, « l'emprise du monde de la chimie sur des producteurs devenus accro à un produit "magique" ». Car il s'agit bien pour la Confédération paysanne d'un combat pour permettre aux paysan.nes de s'affranchir des pesticides.