Les leçons du procès des carottes au dichloropropène
Huit exploitations maraîchères produisant des carottes du bassin de Créance dans la Manche et leurs trois intermédiaires étaient poursuivis pour l'utilisation de dichloropropène, un pesticide interdit en France depuis 2018 et classé cancérogène probable. Ce trafic a concerné 132 tonnes de pesticide importées d'Espagne. Près de 100 tonnes ont été épandues entre février 2018 et novembre 2020 par ces producteurs.
Partie civile dans ce procès, la Confédération paysanne a agi dans la défense des intérêts généraux et collectifs de la profession agricole. La mise sur le marché, la détention et l'utilisation de produits interdits en France entraîne de la concurrence déloyale à l'égard les maraîchers respectant cette interdiction. Elle porte atteinte à l'image des carottes produites en France, en jetant un doute dans l'esprit des consommateur·trices sur les conditions de production de l'ensemble des carottes, voire des légumes.
Il s'agit aussi pour la Confédération paysanne d'un combat pour permettre aux paysan·nes de s'affranchir des pesticides, dont ils sont les premières victimes. Ce procès a montré la casse sociale engendrée par l'impréparation à un changement de méthode, dans lequel l'État a toute sa part. Il doit servir de leçons pour celles et ceux qui continuent d'emmener les paysan·nes dans le mur, en leur faisant croire qu'il est toujours possible de repousser sans fin la sortie de pesticides de synthèse interdits, souvent avec de fausses promesses.



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