La Confédération paysanne occupe le siège social de Lactalis à Laval

Les actionnaires ont refusé de recevoir la Confédération paysanne, venue avec plus de 200 paysannes et paysans défendre le revenu paysan et plus singulièrement celui des éleveurs et éleveuses de lait s'agissant de Lactalis. Ces mêmes trois actionnaires ont également refusé de fixer un rendez-vous dans les jours à venir.
Devant cette attitude méprisante et alors même que Lactalis refuse de payer à son juste prix le travail des éleveurs et éleveuses laitier qu'ils collectent, l'occupation du siège social du géant mondial du lait s'est poursuivi jusqu'à 21h après uen évacuation forcée par les CRS, ordonnée par la préfecture.
L'occupation historique du siège social a débuté peu avant 14h ce mercredi. Plus de deux cents paysannes et paysans de la Confédération paysanne ont investi les lieux avec une dizaine de tracteurs. C'est la première fois que le siège historique du géant mondial du lait est ainsi occupé par un syndicat agricole. C'est un symbole fort pour défendre le revenu paysan, comme le fait depuis des semaines la Confédération paysanne, ici celui des éleveurs et éleveuses en lait qui subissent les prix bas imposés par Lactalis.
Nous visons Lactalis, numéro 1 mondial du lait, car il fait partie des prédateurs de la valeur du travail paysan. Cette multinationale domine le secteur à un tel point qu'elle peut jouer de son rapport de force, et imposer aux paysan·nes des contrats asservissants, opaques, limitant leur liberté d'expression, les faisant souvent travailler à perte !
Une médiation sur les contrats Lactalis de 2024 vient d'être lancée car le prix fixé par Lactalis est à 420 euros la tonne. Or, l'organisation de producteurs UNELL livrant à Lactalis demandait au moins 444 euros la tonne, ce qui est pourtant encore insuffisant.
La Confédération paysanne exige une revalorisation immédiate du prix du lait à 500 euros la tonne de la part de Lactalis et de tous les industriels laitiers, pour intégrer notre rémunération et notre protection sociale.
Notre revenu n'est pas négociable ! Cet exemple des contrats Lactalis montre l'inefficacité de la loi Egalim. Cette loi EGALIM ne permet pas de garantir de couvrir notre prix de revient. La médiation ne suffit pas, il faut un arbitrage public des relations commerciales pour rééquilibrer le rapport de forces et sécuriser le revenu paysan.
Nous demandons aux pouvoirs publics une loi qui protège structurellement le revenu paysan, en interdisant tout achat de nos produits agricoles en-dessous du prix de revient (= coût de production + rémunération du travail paysan + notre protection sociale).