Loi de finances: le budget doit soutenir l'élevage français face aux crises sanitaires (FCO et MHE)

Pour faire face à ces crises, l'Etat a annoncé débloquer 75 millions d'euros pour indemniser une petite fraction des dégâts causés par le seul sérotype 3 de la FCO*. Pour les élevages touchés par la nouvelle souche de sérotype 8 de la FCO*, l'Etat renvoie sur le Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE), qu'il subventionne en partie, le reste étant financé par les éleveurs eux-mêmes via des cotisations. Mais le FMSE n'a ni les moytens humains ni les moyens financiers pour gérer les dossiers des plus de 10 000 élevages infectés en besoin urgent de trésorerie - ce qui limitera les indemnisations et en retardera le versement.
De plus, les indemnisations des élevages touchés par ces deux sérotypes de FCO* sont très partielles et ne concernent qu'une partie des mortalités. Elles ne couvrent aucunement les nombreuses pertes indrectes qui vont creuser les trésoreries au cours des mois prochains (avortements, baisses de production laitière, stérilité des animaux, coût des emprunts...) et empêcher la reprise de la production voire conduire à la cessation d'activités pour certaines fermes.
Par ailleurs, pour prévenir l'apparition de nouvelles crises, l'Etat a garanti la gratuité du vaccin contre le sérotype 3 de FCO* mais pas contre le sérotype 8, qui fait pourtant au moins aurant de dégâts. Aucun programme de recherche sur ces maladies et les méthéodes de prévention et de lutte efficaces n'est prévu aujourd'hui, bien que de nouveaux sérotypes soient à nos portes.
Alors que le volet dépenses du projet de loi de finances 2024 arrive en commission à l'Assemblée Nationale, la Confédération paysanne appelle les député.es à soutenir l'élevage français face à cette crise sans précédent. Le budget estimé pour couvrir les indemnisations (300 millions d'euros environ), l'accès gratuit à la vaccination (100 millions d'euros environ ) et la recherche (100 millions d'euros environ) est estimé au total à 500 millions d'euros. Et cela en fonction des impacts connus ce jour sans anticiper la progression des épidémies.
L'Etat a su accompagner avec des budgets importants les éleveuses et éleveurs et filières touchées par la grippe aviaire en 2021-2022 et la MHE en 2023. C'est pourquoi nous exigeons que, face à l'ampleur de la crise et pour l'avenir de l'élevage de ruminants et en particulier l'élevage ovin, l'Etat se donne les moyens nécessaires avec des arbitrages budgétaires et fiscaux de soutien à l'élevage. Il s'agirait d'une utilisation plus pertinente de l'argent public que les mesures fiscales destinées aux exploitants ayant des problèmes de plus-value !