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MOBILISATION
14.10.2014

La course aux très grands troupeaux est une épidémie mondiale, contagieuse et suicidaire !

L'agrandissement sans limite des troupeaux de vaches laitières au niveau mondial aura des conséquences dramatiques sur l'ensemble des populations. En soutien aux militants de la Confédération paysanne, dont le procès se tiendra le 28 octobre à Amiens, André Pflimlin prône un changement de politique laitière et l'abandon de ce modèle agricole.

Aux Etats Unis les troupeaux à plus de 1000 vaches font plus de la moitié du lait collecté mais ne représentent que 2.5% des producteurs.
Ces grosses unités se sont installées dans les régions arides de l'Ouest sans contraintes environnementales, sans bâtiments, ni stockage donc quasiment sans charges fixes. Elles utilisent de la main-d'œuvre mexicaine peu coûteuse car le plus souvent sans papiers. Elles achètent l'essentiel de l'alimentation : maïs–soja–luzerne, sur le marché, le lait étant transformé en poudre ou en fromages faciles à transporter et à exporter.
Jusqu'en 2007 le prix du maïs et du soja était faible et la rentabilité des unités hors-sol très élevée. Depuis, le prix  de l'aliment a doublé et, en 2009, beaucoup de très grands troupeaux ont fait faillite.
C'est pourquoi le prochain Farm Bill 2014-2018 leur donnera plus de sécurité avec une garantie de marge sur coût alimentaire, sans plafond de volume, donc un soutien évident à l'agrandissement illimité !
Cette course au gigantisme est aussi lancée au Moyen orient, et en Asie, notamment en Chine et en Inde, avec l'appui du Neozélandais Fonterra, et aussi des industriels et des banquiers européens.
Ce n'est donc pas une chimère mais une réalité qui s'est accélérée depuis les émeutes de la faim de 2008, tout comme l'accaparement des terres en Afrique et ailleurs.

Cette évolution est inacceptable pour trois raisons :

  • Ces feedlots laitiers sont en compétition directe avec l'alimentation humaine car gros consommateurs de grains ;
  • Ils sont destructeurs de l'environnement car co-responsables de la déforestation pour faire de la monoculture industrielle de maïs ou de soja ;
  • Et ils sont de gros consommateurs d'énergie fossile, donc gros producteurs de CO2 ;
  • Ils sont surtout destructeurs d'emplois, de marchés locaux, donc de vie rurale.

Par exemple, en Inde 80 millions de familles vivent aujourd'hui avec une à deux vaches ou bufflonnes tout en produisant assez de lait pour ce pays d'1,2 milliard d'habitants. Si le gouvernement laisse faire les énormes projets soutenus par Fonterra et les banquiers indiens, projets de centaines de fermes à plusieurs milliers de vaches, ce sont des centaines de millions de personnes qui iront grossir les bidonvilles…
Plus près de chez nous, en Europe de l'Est, ce sont déjà quelques milliers de grands troupeaux qui font l'essentiel de la collecte alors qu'il y a encore près d'un million de petites fermes avec moins de 5 vaches qui valorisent souvent des territoires difficiles mais qui sont de plus en plus marginalisées !
Cette évolution est voulue par la politique laitière européenne pilotée par la Commission. La fin des quotas laitiers va accélérer la course à l'agrandissement et la compétition de tous contre tous au seul profit des transformateurs et des banques.
C'est donc la politique laitière de l'Europe qu'il faut changer.
Car elle est suicidaire pour l'immense majorité des producteurs de lait de France et d'Europe. Et elle est en contradiction avec les attentes des citoyens pour leur alimentation et pour leur environnement !

Cela commence ici en s'opposant à cette ferme industrielle de 1000 vaches.
Cela doit continuer en fédérant tous ceux qui luttent contre ces usines à lait partout en Europe et dans le monde.

André Pflimlin auteur de "Europe laitière ; valoriser tous les territoires pour construire l'avenir". Editions France Agricole  2010

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