Le ministre de l’Agriculture pense qu’il y a trop d’installations !
Mais le ministre ne s'arrête pas là. Il compte appliquer la même sélection pour d'autres dispositifs :
- la majoration spécifique des aides PAC* sur les 34 premiers hectares pour les nouveaux installés de moins de 40 ans ;
- l'obligation de maintien des prairies permanentes pour laquelle les autorisations de retournement de prairies seront encadrées par ce critère de « capacité professionnelle ».
La Confédération paysanne s'interroge : pourquoi instaurer une discrimination nationale là où le cadre européen n'impose rien ? Pourquoi une telle volonté d'exclure au sein d'une profession qui n'arrive pas à se renouveler ?
Que le syndicat Jeunes agriculteurs se félicite de l'instauration de cette mesure est déjà en soi un déni flagrant des impasses de son modèle unique « d'installation » (les installations aidées représentent moins de 40 % du total malgré les aides financières attribuées). Mais qu'un ministre, porte-parole d'un gouvernement en lutte affichée contre le chômage, les mettent en œuvre constitue une véritable provocation.
La Confédération paysanne plaidera sans cesse la cause de l'installation, continuera à agir sur le terrain pour accompagner les porteurs de projets et pour encourager les vocations et non casser les initiatives à coup de nouvelles barrières purement clientélistes. Nous demandons au ministre de l'Agriculture de revenir d'urgence sur ses décisions.
* 13 000 installations annuelles en France pour de 20 000 départs. Parmi ces 13 000 installés, 8 500 ont moins de 40 ans (dont 5 000 qui s'installent avec les aides DJA*) – Source ministère de l'Agriculture