Faillite du volailler Doux : que deviennent les paysans et les salariés ?
La direction de l’entreprise placée en redressement judiciaire le 1er juin a annoncé une première vague de licenciements. Les syndicats n’ont toujours pas eu connaissance du plan de restructuration.
La faillite du volailler industriel Doux est la faillite d’un système qui recherche la compétitivité à tout prix (délocaliser pour trouver des bassins d’emplois bon marché). C’est la faillite d’un système qui se base sur l’exportation de « minerai », une production industrielle basée sur une agriculture intégrée, concentratrice et sans avenir. C’est la faillite d’une politique publique : Doux a accaparé les deniers publics (plus d’un milliard d’euros en 15 ans) et s’est tenu la tête sous le robinet des subventions européennes pour un résultat catastrophique. Enfin, c’est la faillite d’une politique agricole qui ne tient pas compte des paysans et de l’emploi.
La Confédération paysanne dénonce la conduite de Charles Doux, une des grandes fortunes de France (au rang 146, selon le magazine Challenges), qui va mener les salariés de son groupe au chômage et qui conduit les paysans, qui ont cru aux promesses de ce que l’on n’appelait pas encore la contractualisation, vers la sortie. La Confédération paysanne demande aux ministres de l’agriculture et du redressement productifs de tout faire pour qu’aucun emploi ne soit supprimé, pour qu’aucune ferme ne disparaisse. L’expérience du marché exportateur et de la recherche de la compétitivité est un échec dont il faut faire le bilan. La Confédération paysanne propose de revenir à une politique de relocalisation de la production et de la consommation, dans une perspective de souveraineté alimentaire européenne.