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CAMPAGNES SOLIDAIRES
10.11.2016

Manger, c'est d'un commun !

Plénière d'ouverture des RNDA, le 21 octobre. 300 personnes ont durant trois jours participé à un événement rythmé par deux tables rondes et six ateliers.

Tous les mois découvrez un article de Campagnes Solidaires. Ce mois-ci, un papier sur les RNDA qui ont eu lieu du 21 au 23 octobre en Indre-et-Loire.



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Les 3ème rencontres nationales des agricultures (RNDA) se sont tenues du 21 au 23 octobre au lycée agricole de Tours-Fondettes, en Indre-et-Loire, organisées par le réseau Inpact (1) et la Confédération paysanne sur le thème : Manger, c'est d'un Commun !

Organiser un tel événement à une dizaine de structures agricoles et para-agricoles, et plus encore en comptant les organisations nationales et les locales, accueillir plus de 300 personnes sur trois jours, c'est un sacré pari ! Et c'est la 3ème fois ! Les premières éditions de cette manifestation bisannuelle s'étaient tenues à Laval en 2012, les deuxièmes à Dardilly dans le Rhône en 2014, et cette fois près de Tours en 2016.
Le rythme est marqué par l'alternance de plénières, sous forme de tables rondes et d'ateliers inscrits dans le temps long : deux heures pour les plénières, six heures pour chacun des ateliers. On peut ainsi prendre le temps de se poser, par exemple pour écouter les intervenantes de la première table ronde (oui, trois femmes à la tribune !) , tirant chacune un fil différent : de la géographe Agnès Terrieux à la chargée de mission Souveraineté alimentaire et climat au CCFD-Terre solidaire Anne-Laure-Sablé, en passant par l'économise et sociologue Silvia Perez Victoria qui placera le débat au niveau mondial en inscrivant la conquête de politiques alimentaires dans les luttes pour la souveraineté alimentaire conduites par la Via campesina.
Les exposés brasseront large pour enrichir la réflexion. L'universitaire tourangeau José Serrano présentera le scénario Afterre, qui explore des pistes pour nourrir la France et les pays voisins en 2050. Elu à Lons-le-Saulnier (Jura), Jacques Lançon témoignera comment, à partir d'un gros souci de dégradation de la qualité de l'eau, une commune est parvenue à amener les paysans à travailler en bio pour protéger la ressource, tout en offrant un débouché d'alimentation de qualité à sa restauration collective.
Dans les propositions sorties des ateliers, rien de révolutionnaire. Logique d'horizons, de culture, de modes d'action différents, entre la nécessité de faire système, la difficulté à affronter le niveau politique et la possibilité d'agir plus rapidement au niveau local des initiatives. Mais des pistes sont là, plus ou moins clairement tracées, à investir. Et l'énergie et le désir sont évidents, de se former, s'informer, comprendre, de décloisonner, de mutualiser nos outils, d'aller ensemble.
Bref, un des objectifs, celui de mieux se connaître afin de pouvoir se compléter, se soutenir, être plus fort dans les actions, les combats, les démarches, est atteint dans une dynamique à poursuivre.
Partager du temps, non seulement en réunion mais aussi à la buvette, à table, en se lavant les dents, en installant des chaises, durant un concert ou en dansant, crée des liens, qui peuvent paraître futiles – nous sommes des syndicalistes que diable !... Mais une confiance, une complicité se crée, qui permet d'aller plus loin dans l'action.
Guillaume Duval, journaliste à Alternatives Economiques, faisait office de grand témoin en conclusion de ces trois journées. Nous retraçant en quelques minutes l'état actuel des enjeux économiques dans le monde, il  a certes fait quelque peu retomber l'énergie et l'élan d'agir suscités par les deux journées précédentes, mais il nous a surtout apporté deux réflexions s'ouvrant en questions. On observe de plus en plus de distorsions entre grandes villes et monde rural, mais le thème de l'alimentation, voilà le moyen de retisser le lien social ! Et nous tous réunis, quelle forme choisir pour résister au rouleau compresseur du néolibéralisme ? S'organiser en village gaulois pour résister ? Ou chercher à convertir la société ?


Christine Riba,
paysanne dans la Drôme,
secrétaire nationale de la Confédération paysanne


(1) Le réseau Inpact est une plateforme associative issue du rapprochement de réseaux agricoles : l'Afip, l'InterAFOCG, la Fédération des associations pour le développement de l'emploi agricole et rural, la FNCivam , Accueil Paysan, le MRJC, Terre de Liens, le Miramap et Solidarités Paysans - http://agricultures-alternatives.org

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