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CAMPAGNES SOLIDAIRES
02.01.2017

Défendre l'élevage ovin paysan

Tous les mois découvrez un article de Campagnes Solidaires. Ce mois-ci, un compte rendu de la commission Petits ruminants.



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La commission Petits ruminants de la Confédération paysanne rend compte de son action pour la défense des moutonniers et des moutonnières pratiquant une agriculture paysanne à taille humaine, source de richesses pour les territoires.

La révision partielle des aides couplées à mi-parcours de la Pac 2014-2020 a donné à la Confédération paysanne une marge de manœuvre (certes limitée par le cadre administratif de cette minuscule réforme) pour rappeler ses revendications en faveur de tous les éleveurs et de toutes les éleveuses : suppression des seuils pour l'accès aux aides publiques, majoration des aides sur les premiers animaux, instauration de plafonds et maintien d'un complément en faveur de la commercialisation en circuits courts.
La Fnsea et Coop de France ont tenté de faire barrage à toutes nos demandes et d'exclure toujours plus de paysans considérés comme « non productifs ». Sous la pression du syndicat majoritaire, le ministère a refusé l'instauration de plafonds et de majorations, et a même relevé certains seuils. Toutefois, il a assoupli leur application. Jusqu'en 2016, les éleveurs et éleveuses d'ovins qui n'atteignaient pas le ratio de productivité de 0,4 agneau vendu par brebis étaient exclus de l'aide ovine de base afin de favoriser l'élevage le plus productif possible. Mais de nombreux publics que cette décision ne visait pas a priori se sont aussi trouvés « exclus », en particulier les paysan·nes gardant un important stock d'agnelles de renouvellement, vendant tard leurs agneaux à l'herbe et/ou ayant vu la prolificité de leurs brebis impactée par la présence de prédateurs. A partir de 2017, le seuil de productivité passera de 0,4 à 0,5 agneau vendu.
Grâce à l'action de la Confédération paysanne, seule à porter ce combat, ce seuil ne sera plus excluant. Un système de rétropolation (1) s'appliquera désormais là où le seuil de productivité est inférieur à 0,5 : un prorata sera appliqué au nombre de brebis éligibles en fonction du taux de productivité. Ainsi, 30 brebis seront primées dans un troupeau de 100 brebis éligibles avec un taux de productivité de 0,3.
Notre combat ne s'arrête pas là ! Nous demandons :
- La fin de l'exclusion de l'aide complémentaire pour les élevages ayant un taux de productivité inférieur à 0,5 agneau vendu par brebis. C'est a priori la seule marge de manoeuvre laissée par les règlements européens pour 2018. Nous demanderons également le maintien de l'éligibilité des paysan·nes en circuits courts à cette aide complémentaire, actuellement dans le collimateur de la Fnsea et des coopératives.
- La refonte du système d'aides dans la prochaine Pac (après 2020), afin de favoriser une agriculture paysanne à taille humaine, source de richesses pour les territoires. L'instauration de plafonds et d'une surprime aux premières brebis, la suppression du seuil de 50 brebis et la meilleure prise en compte des systèmes diversifiés sont des angles privilégiés.
- Une réflexion sur la qualité bouchère de nos animaux, au-delà de la seule classification Europ qui ne répond en rien aux attentes des consommateurs.
- La fin de l'identification électronique obligatoire. Au niveau européen, nous construisons des alliances avec les partenaires historiques de la Fnsea dans les pays de l'Est et en Irlande, qui voient eux aussi ce dispositif inapplicable sur le terrain. De plus en plus, la Fnsea se retrouve isolée sur l'identification électronique obligatoire et elle est bien la seule à prétendre que sa mise en place en France s'est bien passée !
- L'assouplissement du dispositif de conditionnalité et de la charge administrative incombant aux éleveurs : la mutualisation des ressources collectées par les services de l'État au titre de l'ICHN* (1), de l'aide ovine et de la conditionnalité est possible !
La commission Petits ruminants de la Confédération paysanne se réunira au printemps, afin de préciser nos priorités pour le secteur. Si vous souhaitez nous rejoindre, contactez-nous !


Yves Le Masson, paysan dans le Tarn
Olivier Bel, paysan dans les Hautes-Alpes


(1) Ce n'est plus la brebis qui est primée, mais l'agneau.
(1) ICHN* : Indemnité compensatrice de handicap naturel

 

Des chiffres

Intitulée « Où va l'agneau ? », une étude de l'Institut de l'élevage, publiée en novembre,  dresse le paysage de la production et du marché de la viande ovine en France.
- 55 % de la viande ovine sont écoulés en grande et moyenne surface (GMS), 24 % en boucherie, 15 % en restauration hors foyer (RHF) et 4 % sont exportés.
- Sur les 178 000 tonnes équivalents carcasse (téc) de viande ovine consommées par la France, 57 % sont issus d'ovins et d'agneaux importés. Côté abattage français (80 500 tonne équivalent carcasse), 45 % proviennent d'agneaux standards, 13 % d'agneau sous signe officiel de qualité, 8 % d'ovins importés vivants et 16 % d'ovins adultes français. Les importations proviennent en majorité de Grande-Bretagne (23 %), d'Irlande (10 %), de Nouvelle-Zélande (9 %) et d'Espagne (3 %).
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