Blocage des raffineries : stop au double discours !
Le revenu et l'avenir des paysannes et des paysans ne se jouent pourtant pas devant les raffineries mais dans les cabinets ministériels où régulièrement la FNSEA* demande toujours plus de dérégulation, de libéralisme et toujours plus « d'accès au marché » ! On se souvient notamment de sa position très favorable aux accords de libre-échange avec le Maroc lorsqu'il s'était agi de mettre la main sur la filière huile !
La Confédération paysanne est solidaire de tous les producteurs et productrices qui luttent pour un revenu. Nous avons d'ailleurs fait valoir nos propositions en la matière auprès des sénatrices et sénateurs qui entament demain l'examen du projet de loi agriculture et alimentation en commission. C'est pourquoi, nous dénonçons l'instrumentalisation de cette question au profit des intérêts très particuliers de l'agro-industrie. Ce n'est pas en bloquant des raffineries que l'on sauvera les paysan-ne-s !
Oui les importations d'huile de palme, dont la production est une catastrophe en termes de déforestation et d'impacts sur les paysans du sud, doivent être dénoncées. Pour autant, transformer de l'huile de colza en agro-carburant est aussi une impasse pour les paysans, dont le bilan environnemental s'avère calamiteux. La France transforme quasiment toute la production d'huile de colza en diester, ce qui fait que l'on importe de l'huile de colza pour la consommation alimentaire, alors même qu'il s'agit d'une des meilleurs huiles pour l'alimentation humaine.
La filière des agrocarburants étant au bout de son incohérence en matières technique, économique et environnementale, la FNSEA* cherche un bouc émissaire à la faillite de ce système... Depuis 2005, la Confédération paysanne dénonce cette mystification qui appauvrit les paysans, affame les populations et détruit la planète.