Plan loups : l’avenir du pastoralisme toujours pas assuré
Action de la Confédération paysanne, place de la République à Paris en 2018, pour dénoncer les conséquences de la prédation sur les élevages pastoraux.
La Confédération paysanne a redit, lors de cette réunion, que l'augmentation du plafond à 19% ne pourra pas, à elle seule, faire baisser la pression de la prédation dans les 73 communes les plus impactées ni freiner les fronts de colonisation.
Sur la question des indemnisations, l'État maintient le conditionnement à la mise en place des mesures de protection. Pourtant, le financement des mesures de protection à 100% n'a toujours pas été acté par le Ministère de l'agriculture malgré nos demandes, alors même que la Commission européenne l'autorise depuis fin 2018. De plus, l'arrêté indemnisation ignore toujours les petits troupeaux et notamment les laitiers, malgré nos demandes insistantes depuis 2016 au sein du groupe national loups. Nous dénonçons cette décision prise pour des considérations financières.
C'est d'ailleurs ce même critère financier qui guide le choix de laisser le droit de tir aux éleveurs sans moyen de protection dans les communes inclues dans la nouvelle « Zone Difficilement Protégeable ». Encore une fois, l'État ne se donne pas les moyens pour mettre en place sa politique de protection des loups !
Enfin, l'anticipation dans les zones non colonisées ne se fera qu'en 2020 et qu'au travers du financement d'un chien et de son entretien ! Ces mesures doivent intervenir dès aujourd'hui et être revues à la hausse. Nous demandons au Ministère de l'agriculture de financer l'achat et l'entretien des chiens pour les éleveurs-euses qui ont déjà anticipé la prédation sur leur propre trésorerie.
Ces mesures ne sont toujours pas à la hauteur de l'enjeu que nous défendons : assurer l'avenir de l'élevage pastoral. Avec plus de 500 loups aujourd'hui et une population qui double tous les cinq ans, l'État doit cesser de camper sur un objectif de gestion de population déconnecté de la réalité des attaques et mettre réellement la baisse de la prédation à l'ordre du jour. Il doit aussi agir pour faire modifier le statut des loups au niveau européen en lien avec les autres pays demandeurs.
Il est illusoire, comme certains représentants agricoles persistent pourtant à le laisser croire, de prôner un objectif de zéro attaque. Les éleveurs et éleveuses ne sont pas dupes.