Pesticides et protection des populations : Le gouvernement ne s’estime pas concerné
Après plus de deux mois d'attente, le gouvernement doit annoncer ce jour les mesures définitives pour protéger les populations riveraines. Sans grande surprise, il semble continuer à ignorer le problème. La question des distances de non traitement cristallise le débat. Que prévoit le gouvernement ? D'après les informations obtenues ce matin du ministère de l'agriculture, il conserverait des distances pour dire qu'elles existent, mais donne la possibilité de les réduire encore. Mieux, l'ANSES* se donne du temps pour réfléchir à la possibilité de déroger même aux distances déjà établies dans les autorisations de mise sur le marché.
A quoi servent ces textes, sauf à dédouaner le gouvernement de sa responsabilité à protéger la population ?
Plutôt qu'aider aux investissements sur les pulvérisateurs, le gouvernement devrait donner les moyens aux paysans et aux paysannes d'assurer une transition agro-écologique des systèmes de production. Pour la Confédération paysanne, il faut une vraie politique publique de sortie des pesticides. A savoir : l'interdiction des produits les plus toxiques - les cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques (CMR*) et perturbateurs endocriniens (PE) ; l'accompagnement pour une transition agroécologique du modèle agricole et des mesures commerciales notamment en sortant des accords de libre-échange. La meilleure manière de protéger la santé des paysans.nes et de la population en général est de permettre au monde agricole de s'affranchir des pesticides.