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LOUPS, OURS ET ÉLEVAGES : NOS POSITIONS

Faire face à la prédation

30 ANS APRÈS LE RETOUR DES LOUPS EN FRANCE

La Confédération paysanne ne peut plus s'en tenir au seul constat d'une cohabitation impossible avec les loups. Il est de notre responsabilité de continuer à épauler concrètement les éleveur·euses plein air. Avec une population de loups qui double tous les cinq ans, 55 départements sont concernés aujourd'hui par des attaques et plus de 1 100 loups estimés en 2022 avec 12 000 victimes par an. On peut s'attendre à ce que l'ensemble des départements soient malheureusement concernés par des attaques de loups dans les dix années à venir.

De la même manière que nous adaptons nos pratiques face au changement climatique, nous ne pouvons que faire face à la prédation plutôt que d'entretenir le déni de la FNSEA* qui mène l'élevage plein air dans une impasse avec leur objectif « zéro attaque », démagogique et irresponsable. Les élevages hors sol, eux, n'ont rien à craindre de la prédation ! C'est l'élevage paysan qui est menacé.

Pour ne pas répéter les mêmes erreurs depuis 30 ans, il est important d'anticiper l'arrivée des loups dans tous les départements, informer les éleveur·euses, accompagner la mise en place des mesures de protection et en parallèle développer la louveterie et les brigades loups pour réaliser des tirs ciblés lorsque les moyens de protection atteignent leurs limites.

Le Plan loup 2024-2029 n'est pas à la hauteur des enjeux, il se borne à une simplification des mesures pour les tirs et cherche une porte de sortie en agitant un hypothétique changement de statut au niveau européen qui est un miroir aux alouettes pour les éleveur·euses. Car aujourd'hui, rien ne nous montre que l'abaissement du changement de statut à « espèce protégée » ne permettrait d'aller bien au-delà des prélèvements actuels. Changer le statut pour arriver à une gestion par la chasse risque de se borner à une régulation de population au détriment des tirs ciblés sur les troupeaux prédatés.

Un autre point important est l'abandon des éleveur·euses bovins qui n'auront pas de financement pour la protection de leurs troupeaux. Il faut se rendre compte que la prédation sur bovins est bien documentée, en Espagne plus de 6 000 bovins ont été tués par les loups en 2020, 1 400 en Italie. Les bovins aujourd'hui sont dans la même situation que les ovins dans les années 2 000.

S'agissant de la population ours, un doublement est attendu pour 2028-2029. Depuis des années, la Confédération paysanne travaille sur le fond du dossier, sur le terrain et au sein du Groupe national ours. En 2022, la Confédération paysanne a été entendue sur certains points : renfort des moyens sur les foyers de prédation, paiement des indemnisations des pertes directes aux éleveur·euses effectif en 2023, pérennisation de l'arrêté effarouchement. Nous demandons la mise en place d'un appel à projets de recherche appliquée pour connaître les ours et leurs interactions avec les berger·ères et les troupeaux. Dans ce cadre, une expérimentation du piégeage non létal pourrait être conduite, en vue d'équiper un ou deux ours de colliers GPS dans les foyers de prédation.

 

NOS OBJECTIFS
Points d'amélioration des missions des chambres d'agriculture.
Avoir un salarié dédié à la prédation pour accompagner les éleveur·euses.
Information sur le Plan loup et formation des éleveur·euses sur les chiens de protection, la reconnaissance d'indices de présence de loups.
Accompagnement des éleveur·euses pour des analyses de vulnérabilité.
Informer les éleveurs et éleveuses d'une attaque dans leur secteur. „ Mise à disposition de matériel d'urgence suite à une attaque.
Médiation en cas de conflits liés aux chiens de protection.
Soutien des programmes de recherche au service des éleveur·euses.
Mise en place d'un chien pisteur pour la recherche d'indices.
Communiquer les bilans de dommages hebdomadaires. „ Formations sur les secteurs nouvellement impactés à destination des mairies, offices du tourisme, gendarmeries, chasseurs, etc.

 

NOS REVENDICATIONS

CONCERNANT L'ANTICIPATION

L'application du Cercle 3 à l'ensemble des départements pour anticiper l'arrivée des loups (formation Réseau loup-lynx, formation Chien de protection, achat et entretien des chiens de protection).
Mise en place d'un appel à projets de recherche appliquée pour mieux connaître les ours et leurs interactions avec les berger·ères et les troupeaux.

 

CONCERNANT LA PROTECTION DES TROUPEAUX

Le financement à 100 % des moyens de protection par l'État.
La prise en charge de la protection des troupeaux bovins pour les éleveur·euses volontaires. a généralisation des dispositifs de berger·ères d'appui pour le soutien des éleveur·euses prédaté·es.
La création d'un statut juridique du chien de protection pour sécuriser les pratiques des éleveur·euses et berger·ères.
Le financement de la protection des petits troupeaux à partir de 10 animaux reproducteurs.
Expérimentation pour équiper un ou deux ours de colliers GPS dans les foyers de prédation.


CONCERNANT LES TIRS

Que les prélèvements de loups soient effectués en fonction des dégâts aux troupeaux et non dans un cadre de gestion de l'espèce. L'objectif central des prélèvements doit être la baisse de la prédation, pas un tableau de chasse.
La création de brigades mobiles d'intervention (Louveterie, OFB) dans l'ensemble des départements concernés par des foyers d'attaque.
Que les prélèvements par tirs ou piégeage soient ciblés et réalisés avant tout par les services de l'État dans toutes les zones d'élevage y compris le cœur des parcs nationaux.

 
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