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AGRICULTURE ET ALIMENTATION
10.02.2021

Influenza aviaire : attaquez-vous aux vraies causes, pas au plein air !

Alors qu'une réunion est prévue ce mercredi 10 février sur l'influenza aviaire avec le Ministre de l'agriculture et de l'alimentation, le MODEF et la Confédération paysanne sont très inquiets pour l'avenir de l'élevage plein air traditionnel.

 

En effet, le 4 février lors du Conseil d'administration du CIFOG, le plein air a été sans cesse désigné comme responsable de la crise par les grands opérateurs économiques de l'interprofession, sans que ceux-ci ne remettent en question leurs propres choix. Il est évident aujourd'hui que la hausse exponentielle de la production a créé un terreau fertile pour le virus et que les engagements consignés dans le Pacte de 2017 n'ont pas été tenus.

Sans surprise, l'interprofession souhaite supprimer la possibilité donnée par une dérogation d'élever des canards en plein-air pendant la période à risque (pendant les migrations hivernales de la faune sauvage). De plus le CIFOG souhaite rendre obligatoire la claustration des animaux pendant cette période, et même conditionner la possibilité de remettre en place, à la capacité de claustrer.

Une telledécision, pour les petits élevages qui en bénéficient, est incompréhensible : elle est inefficace d'un point de vue sanitaire, puisque de l'avis même de l'ANSES*[1], voir un oiseau sauvage se poser sur un parcours est extrêmement rare. De plus, les éleveurs et les éleveuses seraient contraints à de lourds investissements pour mettre en place des bâtiments sans que ceux-ci ne prouvent leur efficacité. Cela constituerait aussi une tromperie pour le consommateur qui pensait manger des produits issus de canards ou de volailles « élevés en plein air » et donc de qualité supérieure alors que les animaux auraient évolué dans des bâtiments fermés. Enfin, claustrer des animaux, n'est pas sans répercussion sur le bien-être animal mais aussi sur la qualité du produit proposé.

Tout le monde s'accorde sur l'importance de réduire la densité d'animaux dans certaines zones. Le MODEF et la Confédération paysanne affirment qu'une telle transition ne doit pas se faire au détriment des producteurs. Nous n'accepterons pas que cette épidémie de grippe aviaire devienne le prétexte à un plan social dissimulé.

Nous demandons donc que la dérogation permettant de maintenir 3200 canards en extérieur en période à risque ne soit réservée qu'aux petits producteurs ayant 3200 animaux au total, ce qui contribuerait à limiter la densité du nombre de canards en période à risque. D'autres solutions à étudier sérieusement seraient la réduction des transports via un « zoning » comme cela aurait déjà dû être fait, la fin de la construction d'immenses bâtiments d'élevage industriel et le plafonnement du nombre d'animaux élevés dans ce type d'élevage qui ne sont que des bombes biologiques dès que le virus s'introduit. 

Forts du soutien des citoyens et citoyennes - plus de 54.000 ont déjà signé la pétition[2] « Pour l'élevage de volailles plein air toute l'année » - nous demandons aux pouvoirs publics de tenir compte de nos demandes afin de sauvegarder un tissu rural, aujourd'hui menacé par la concentration à outrance des élevages.

[1] Les experts constatent que les oiseaux migrateurs (en particulier les anatidés) sont très rarement observés sur les parcours plein air de volailles (faible attrait des parcours très densément peuplés). Le risque de contamination direct ou indirect par les oiseaux migrateurs à l'échelle d'une unité d'élevage est donc très peu probable” Saisine n°2017-SA-0032 et 0033

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