Politique laitière : Garder la maîtrise
Le non respect des contrats chez Danone ou Lactalis, la nécessité d'en appeler à un médiateur, démontre, s'il en était besoin, l'inefficacité actuelle de cette politique d'organisations de producteurs (OP) et contrats par entreprise. L'agrément de nouvelles OP par le Ministère n'y changera rien, bien au contraire.
Ce contexte, malgré les promesses d'El Dorado sur le marché mondial, ne freine pas la disparition des producteurs de lait et la concentration dans quelques départements. Au contraire, certains, comme sur la ferme-usine des 1000 vaches dans la Somme, se tiennent en embuscade pour profiter de la situation et faire chuter les prix en faisant du lait un sous-produit de la méthanisation (270 euros la tonne annoncés).
Pour la Confédération paysanne, il est urgent de mettre en place une seule organisation de producteurs par bassin siégeant dans les CRIEL, en intégrant les livreurs des coopératives. Elle pourra ainsi négocier un contrat collectif pour l'ensemble des entreprises tel que le contrat France Milk Board (FMB) qui intègre les coûts de production pour le calcul du prix du litre de lait. Au niveau européen, la Commission doit dès maintenant remettre en place des outils de gestion efficaces afin de prévenir les crises qui, sinon, ne manqueront pas d'arriver. Il en va du maintien de producteurs nombreux sur l'ensemble du territoire, source d'emplois directs et indirects.