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SYNDICATS
22.04.2014

Le porte-parole de la Confédération paysanne en garde à vue !

19.04.2014 -

Laurent Pinatel à sa sortie de garde à vue, le 19 avril à Saint-Etienne

Le porte-parole national de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, était convoqué le 19 avril à la gendarmerie de Saint-Etienne, suite à l'occupation du chantier de la ferme usine des mille vaches, dans la Somme, le 11 septembre 2013. Il a été placé directement en garde à vue. Son témoignage.

Je suis arrivé comme convenu en tracteur à 9 h à  la gendarmerie de Saint-Étienne. Deux de mes voisins, Bernard et Jean-Claude avaient tenu a m'accompagner en tracteur également, et c'est donc en cortège de quatre véhicules, et rapidement rejoint par une vache, que nous sommes arrivés !
50 personnes nous attendaient, au gros de la mobilisation plus de 200 personnes seront présentes. Des paysans de la Loire bien sûr, des consommateurs, des citoyens, des militants associatif ou politiques ( EELV et PG) syndicalistes ( CGT...), mais aussi des paysans venus du Rhône voisin de la Haute-Loire et du Puy De Dôme. Et pas mal de médias.
Le major Magnier, chef de la brigade criminelle (oui !) d'Abbeville, assisté par un de ses inspecteurs m'a signifié immédiatement ma mise en garde à vue au motif que mon ADN a été retrouvé sur les lieux du chantier. Ce n'est qu'à 13h15 que les gendarmes ont reçu l'ordre de me relâcher et ont pu reprendre la route pour la Somme. Je n'ai « rien déclaré ». Pendant tout ce temps, l'association d'opposants à la ferme des mille vaches, Novissen se mobilisait remarquablement à Abbeville et la gendarmerie de Saint-Etienne recevait les appels de soutiens des confédérations paysannes de France.

Mais j'ai la nausée ! Lætitia Peyrard, mon avocate, est révoltée du traitement qui nous est réservé.

Elle trouve scandaleux de voir la façon dont on nous criminalise et la démence des moyens mis en œuvre pour protéger les petits copains du pouvoir. Parce qu'au fond, il est bien là le souci. En dénonçant la ferme-usine et l'industrialisation de l'agriculture, nous avons mis les pieds dans le plat.

Ce modèle d'agriculture est bien dans la droite ligne de ce que veut le gouvernement : les gains de productivité et de croissance vont se faire à l'export grâce à la cohabitation des deux agricultures, l'une « vitrine » et paysanne et l'autre industrielle !

Ce que nous avons vécu avec Laetitia Peyrard relève du surréalisme. On a mis la brigade d'enquête criminelle et la brigade d'enquête scientifique pour retrouver les auteurs d'un tag (1) ! Il y a une vraie volonté de criminaliser l'action syndicale.

Ramery, le promoteur de la ferme-usine, annonce sa première traite pour début juillet. Les manifestants à Saint-Etienne ont clairement revendiqué le fait que la conf' ne devait pas lâcher et au contraire continuer à se battre sur un dossier emblématique, un dossier ou tout, toutce que nous refusons se retrouve: accaparement des terres, prix du lait, malbouffe, industrialisation, concentration, financiarisation....

Sinon, l'enquête est, d'après les gendarmes, close et le dossier dans les mains du procureur qui va devoir se déterminer à continuer devant un tribunal ou pas.

Ramery,  lui, continue...

Laurent Pinatel

(1) cf. la une du CS n°288 (octobre 2013)

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