Crise laitière : Un plan de réduction des volumes qui va dans le bon sens
Le ministre de l'Agriculture semble donc avoir enfin saisi la nécessité d'éviter de faire de cette enveloppe le moyen de financer un gigantesque plan social et la concentration des productions dans quelques territoires. Il a d'ailleurs précisé vouloir y ajouter des aides à la trésorerie et des mesures sociales, indispensables, mais qui doivent encore être précisées.
Cependant, le ciblage européen de ce plan ne peut financer que des réductions volontaires de production, et sur une période très limitée. Cela laisse la porte ouverte à un redémarrage de la production en janvier 2017 et n'empêchera pas certains de poursuivre l'augmentation de leur volume de production, ce qui conduirait à un effet quasi nul sur le marché et donc sur les prix. Une réduction obligatoire peut, et doit, être décidée au niveau européen pour parvenir enfin à un assainissement efficace du marché et à une amélioration de la situation des éleveurs et éleveuses.
Pour éviter de nouvelles situations de crise, c'est un dispositif de tunnel de prix, basé sur une gestion dynamique de la production européenne et une solidarité intra-européenne, qui est nécessaire à mettre en place dans les outils de régulation de la PAC*. Ce mécanisme permet de réduire la production quand les prix sont bas, maintenant une rémunération du paysan au-dessus des coûts de production, et de libérer les volumes quand les prix remontent. Ce vendredi, à Chambord, nous attendons des avancées en ce sens de la part des ministres.