Glyphosate : la France doit faire preuve d’ambition et voter contre le renouvellement lors du deuxième vote
Nous savons que les paysan·nes sont les premières victimes des pesticides, béquilles chimiques et économiques. Il est temps que la profession dans son ensemble sorte du déni.
Les États membres et la Commission européenne ne peuvent repousser toujours plus loin la perspective d'interdiction de cette substance classée en 2015 comme « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé. Ce que de multiples publications scientifiques ont démontré depuis. En France, le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides vient d'ailleurs de reconnaître que l'origine du handicap d'un enfant était liée à l'exposition de sa mère, pendant sa grossesse, au glyphosate.
Le glyphosate est l'herbicide le plus utilisé dans le monde. Il est un symbole du développement de l'agriculture industrielle et de l'élimination des paysan·nes. En effet, son utilisation massive a simplifié les parcours culturaux, favorisé l'agrandissement des exploitations agricoles et ainsi fait disparaître les petites fermes. Le glyphosate est aussi largement lié au développement des OGM, anciens comme nouveaux, dont la majeure partie est créée pour résister aux herbicides.
La prolongation pour 10 ans serait une erreur monumentale. C'est faire croire que continuer à utiliser le glyphosate ne pose aucun problème. C'est repousser toujours plus loin les changements dans les exploitations agricoles. C'est refuser d'assumer la nécessité urgente de soutiens économiques au développement de pratiques affranchies de ce pesticide et plus généralement de toutes les substances dangereuses.