Comptes de l'agriculture 2024 : une année symptomatique d'un revenu sacrifié au nom de la compétitivité internationale
Tous les territoires sont touchés par la libéralisation du secteur agricole. Dans les Outre-mer, la question est encore plus criante : la diversification est souvent vantée, mais elle reste peu ou pas accompagnée. Beaucoup de producteur·rices engagé·es dans la transformation ou l'agroécologie se heurtent à un manque de moyens, de débouchés et de reconnaissance.
La régulation des marchés agricoles doit donc devenir la priorité des politiques publiques agricoles nationale et européenne.C'est la seule façon de protéger le revenu paysan, de respecter la souveraineté alimentaire des peuples, de lutter contre le changement climatique et l'effondrement de la biodiversité et garantir une alimentation de qualité pour toutes et tous.
Cela passe par un rejet définitif et sans condition de l'accord de libre-échange UE*-Mercosur*. Cet accord, comme tous les autres, expose les paysan·nes à une concurrence déloyale, alimentée par des importations incontrôlées qui ne respectent ni nos normes sociales, ni nos exigences environnementales.
Au niveau de la future PAC*, pour laquelle la Commission européenne s'apprête à annoncer ses propositions, la régulation des marchés et la redistribution des aides en faveur de l'agroécologie et de l'autonomie paysanne doivent en devenir la boussole
En France, cette régulation doit aussi être une priorité.La multiplication des dysfonctionnements dans la répartition de la valeur dans les filières alimentaires a démontré l'inefficacité des lois Egalim. Les exemples sont légion : les pressions de Savencia pour fragiliser l'organisation économique des producteurs, le récent refus de communication des industriels laitiers à l'Observatoire de la Formation des Prix et des Marges…
A rebours d'une proposition de loi Duplomb au service au de l'agro-industrie et du libéralisme, la Confédération paysanne réclame d'urgence une loi pour assurer la sécurisation revenu paysan, instaurer des prix minimums garantis couvrant le coût de production, la rémunération paysanne et la protection sociale.